Il y a les personnes qui refusent de voyager en solo, et celles qui ne jurent que par ça. Au milieu, il y a moi. Bien que plutôt sociable, j’ai régulièrement besoin de me retrouver en tête à tête avec moi-même, mais j’avoue que partir seule, ça me faisait quand même carrément flipper. Décider de faire fille au pair c’est bien mignon, mais contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, je suis loin d’être partie seule. En effet, nous sommes un grand nombre de filles et garçons au pair un peu partout aux US, nous sommes partis ensemble, nous nous voyons en semaine, nous échangeons sur un groupe facebook pour nous raconter nos malheurs.. Sans oublier qu’être au pair, c’est vivre en permanence avec notre famille d’accueil, que nous considérons ou pas comme une deuxième famille mais avec laquelle nous devons composer pendant au moins une année.
Alors, comment en suis-je arrivée à voyager seule, et à aimer cela au point d’en faire un article ? Facile, j’avais quatre jours de libre, et je n’ai trouvé personne pour m’accompagner à Chicago. J’aurais évidemment pu choisir une autre destination, mais en tant que fille obstinée, j’ai simplement décidé d’y aller seule. Pour éviter de payer trop cher, j’ai réservé un lit dans un hostel, en espérant rencontrer quelques personnes au passage. Je n’ai finalement passé qu’une demie journée seule, avant de rencontrer des compagnons de voyages, différents chaque jour mais tous plus adorables les uns que les autres. En rentrant je n’avais qu’une idée en tête, retenter l’expérience. C’est cette fois ci pour une semaine complète que je me suis lancée et suis partie en roadtrip au Canada, où je n’ai absolument pas été déçue. Encore une fois, je n’ai passé qu’une petite journée seule, j’ai parlé à des gens extraordinaires, j’ai pu sortir et visiter en même temps, et tout ça sans rendre de compte à personne. Depuis, c’est régulièrement seule que je pars en weekend, ou que je vais simplement explorer NYC.
Il est vrai que partir en solo revient souvent plus cher, on ne peut pas diviser le prix de la voiture, de la chambre, etc, pourtant il existe toujours des moyens. Aujourd’hui, il y a de nombreuses compagnies de bus proposant des trajets pour vraiment pas cher, et dormir en hostel est la solution idéale pour dormir à moindre coût. J’ai lu de nombreux articles débattant sur le fait qu’être une fille lorsque l’on voyage en solo est plus risqué. Le but ici n’est pas d’ouvrir un débat, mais je pense que fille ou garçon, il existe toujours des risques. En Amérique du Nord, je ne trouve pas qu’être une fille m’empêche de faire quoi que ce soit, et il est hors de question que la peur m’empêche de réaliser mes rêves (sans prendre de risques inutiles non plus, évidemment).
C’est bien gentil ce que je raconte, mais qu’est-ce que m’ont apporté ces voyages seule ? Beaucoup de choses à dire vrai, à commencer par la liberté dont j’ai toujours rêvé. J’ai toujours voulu être indépendante, en voir le plus possible tout en ne me privant pas de sortir. De plus, je suis très organisée, et mes voyages sont en général très (voir trop) préparés, de ce fait il m’est difficile de trouver des compagnons de voyage ayant les mêmes envies que moi. Ici, pas de problème, je vais où je veux quand je veux, et je ne me prive pas d’un musée parce que je dois composer avec les souhaits de chacun. Je peux penser à moi, et être égoïste, je vous jure que ça fait du bien.
Peur de ne parler à personne ? Vous n’aurez jamais été aussi entouré. Ce sont certes des rencontres éphémères pour la plupart, mais vous ne les auriez jamais faites si vous étiez partis avec des copains, parce que vous n’auriez pas ressenti le besoin d’échanger. En hostel, des activités sont toujours organisées, vous partagez votre chambre, il y a une cuisine commune, ce sont autant de lieux et moments privilégiés pour communiquer, expliquer votre programme et pourquoi pas trouver quelqu’un qui souhaite vous accompagner pour un petit ou grand bout de votre journée, ou même de votre périple. Je pensais devoir affronter ma crainte de l’avion seule, j’ai finalement été réconfortée par toute ma rangée pendant des turbulences. Je croyais être perdue à Toronto, je me suis faite raccompagner par un local qui m’a donné tous ses bons plans. J’avais peur de ne pas avoir de jolies photos de moi prises par des touristes, j’avais (un peu) raison, mais j’ai eu de bonnes crises de fou rires, et je me suis retrouvée plus d’une fois attablée à discuter avec ces derniers. Ce ne sont que quelques exemples, mais j’en ai tellement à raconter.
Si vous avez peur du regard de l’autre, de ne pas savoir quoi faire, je vous conseille de commencer avec simplement une visite d’un musée en solo, ou un cinéma, ou une bière en terrasse. Vous verrez que non seulement vous n’attirez pas la pitié, mais qu’en plus vous avez l’air bien plus abordable. Je vous le promets, vous aurez des souvenirs extraordinaires, et de nombreuses anecdotes à raconter. Vous aurez des connaissances venant de partout dans le monde, et connaîtrez tous les bons plans d’un endroit. Ce n’est pas fait pour tous, certes, mais je vous incite à tenter l’aventure, ça en vaut la peine, il est vraiment difficile d’exprimer les sentiments que j’éprouve, mais j’ai tellement appris sur moi-même et gagné en maturité, que je ne suis pas prête d’arrêter.
10 octobre 2016
Wahou j’ai adoré te lire ! Je t’avoue que j’ai toujours rêvé de le faire mais j’appréhendais aussi… En tout cas bravo d’avoir passé le cap !Maintenant que j’ai 18 ans, je pourrai le faire en France pour commencer… Superbe article. N’hésite pas à me dire ce que tu penses de mon dernier post 🙂 http://anatalks.com
10 octobre 2016
Merci beaucoup! Oui avoir au moins 18 ans c’est mieux je pense, moi aux États Unis meme 20 ça peut me bloquer parfois puisque la majorité est de 21!
25 octobre 2016
Merci beaucoup, contente que tu aimes! Hésite pas si tu as l’occas, tu le regretteras vraiment pas 🙂